SAMAKAG VOUS PARLE (n°03)

Vous avez du succès sans le savoir (suite1)

Dans notre précédent article, nous avons présenté le sujet du succès vu sous deux angles (au moins) différents.

Ici, nous allons approfondir quant à savoir pourquoi le succès est défini de cette manière pour nous autres. Pour cela essayons de décortiquer le sens, les vertus et les valeurs qui sont cachés dans les mots ou groupes de mots utilisés pour exprimer ce qu’est le succès.

  1. Les relations

Le travail ici consiste à examiner les qualités, la profondeur, la franchise et la durée des relations d’une personne, d’une ethnie, voire d’une communauté, d’abord entre les membres qui la composent, mais également vis-à-vis des autres communautés tout autour. C’est aussi chercher dans cette personne, cette ethnie ou cette communauté, le mobile et la capacité à nouer et à maintenir des relations de qualités dans le long terme; relations qui ne sont pas bâties à cause du gain financier et/ou matériel que cela nous rapporte, mais juste parce que nous sommes des êtres relationnels dont l’identité est défini par la famille et/ou la communauté. Les matériaux qui vont nous servir de matière dans notre étude de cas et ceci dans le contexte d’une personne, sont les suivantes: La qualité, les mobiles et la profondeur des relations de cette personne avec la famille au sens africain, la communauté à laquelle elle appartient et même avec l’étranger venu d’ailleurs qu’importe son origine géographique, sa langue et la couleur de sa peau.

Pour arriver à nouer de bonnes et durables relations avec les gens, la communauté et même avec une personne étrangère, et savoir soigner et maintenir ces relations dans le long terme, l’investissement nécessaire se mesure en un certains nombres de points. Dans un premier point, notre intérêt portera sur combien de temps, de bon conseils, de soutiens opportuns, de dons,… cette personne a investi envers les membres de sa famille, les membres de la communauté et envers l’étranger.

Le second point important est celui de son sens de la libéralité, c’est-à-dire de la volonté et de la capacité d’une telle personne à partager avec la famille et/ou la communauté, le peu de chose qu’elle a. Si c’est une personne âgée, ce partage est attendue dans le domaine du savoir, comme un savoir sur certaines plantes médicinales, le savoir sur la fabrication des cases (surtout au point le plus culminant de la case sous forme de pyramide), une information capitale pour la vie et la survie de la communauté, etc. Pour la jeunesse leur partition dans ce partage est surtout au niveau de leur force physique. Ce partage de leur force se voit pendant les travaux champêtres, la construction des cases, etc. Savoir et accepter de donner à l’autre sa deuxième chemise.

La capacité de toute une famille et de toute une communauté, à donner à une personne étrangère la première place est très frappante. Il arrive à ce que tout l’agenda de la famille, ou de toute une communauté soit modifié à cause de l’accueil, ou le séjour de la personne étrangère. C’est en ce sens que la communauté devient la banque, un système de sécurité sociale, une assurance vie et un lieu d’apprentissage holistique pour chaque individu. Dans ce système personne n’est exclu. Le plus faible et la vieille personne tous deux occupent une place de choix dans un tel système. La conception du système est en elle-même inclusive et réserve une place pour chaque individu. Cette réservation de place ne tient pas compte des biens matériels, financiers et/ou des capacités des individus qui composent la famille et/ou la communauté. Dans un tel système, c’est plutôt la famille et/ou la communauté qui fait sa force de vie et de résilience. C’est pour cette raison que toute personne appartenant à cette communauté est censée, même avec le peu qu’elle a, investir dans la famille, dans la communauté et même envers l’étranger qui est de séjour ou en visite. C’est ce qui fait que lorsque les jours d’angoisse, de solitude, de manque et de besoin se présentent à la porte de l’individu, ce dernier trouve facilement un réconfort, une aide, des conseils et du soutien de la famille et/ou de la communauté. Ce soutien peut être physique, moral, spirituel, matériel et financer. Vu l’investissement social, physique et moral,… bref, vu sa fidélité au principe de l’économie de partage solidaire, cette personne trouve toujours soutien et appui. Les membres de ces deux institutions (à savoir la famille et la communauté) seront très contents, voire même excités à solidariser, à participer et à porter secours à leur tour, pour la résolution du problème auquel fait face l’un des leurs.

A SUIVRE…


Article en date du 13 Juillet 2020 | Repris de notre ancien blog

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